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Dix Talisman pour Richard Mille

Avec sa toute nouvelle collection imaginée par Cécile Guenat, l’horloger de l’extrême accorde l’extrême horlogerie au féminin pluriel.

« Nous sommes connus pour nos montres extrêmement techniques, performantes, à l’esthétique inspirée de l’automobile et de l’aéronautique, même si depuis quelques années, la montre femme représente un pourcentage non négligeable de nos ventes, explique Richard Mille, créateur de la marque qui porte son nom. Nous recherchions une jeune créatrice moderne, créative, talentueuse, pour accélérer cette impulsion et emporter la collection femme vers les sommets. Ce défi, c’est Cécile Guenat, la fille de mon ami et associé Dominique, qui l’a relevé en surmontant les obstacles techniques, s’affranchissant du consensus et imposant un style singulier et résolument contemporain.

Le résultat est là : une collection féminine baptisée Talisman et déclinée en dix pièces horlogères d’exception. Ces dix interprétations de la RM 71-01 Tourbillon Automatique Talisman entremêlent hypertechnicité propre à Richard Mille et soulignent les éléments sculpturaux propres à la joaillerie d’art. Cette montre est dotée d’un mouvement tourbillon automatique développé en interne, qui annonce la vitalité du nouvel élan de la marque vers l’univers féminin. Ce calibre intègre une nouvelle mécanique automatique, fine et ultra-performante et exaltée par l’éclat des diamants, de la nacre, de l’onyx et des saphirs noirs.

Au croisement des arts

Il faut revenir sur cette aventure, lorsqu’il y a trois ans, Cécile, directrice collections femme, fut sollicitée pour imaginer de nouvelles créations. Un beau challenge pour celle qui fit ses classes dans l’univers joaillier. Diplômée de la Haute École d’art et de design de Genève (HEAD), elle éprouve son expertise dans une bijouterie de Lausanne, puis auprès d’un designer de bijoux londonien chez lequel elle imagine des collections pour diverses maisons de couture et pour la création de marques. De l’esquisse jusqu’au choix des pierres, Cécile Guenat témoigne de cette rigueur qui force la providence à coup de talent et de passion.

Au croisement des arts déco, des arts premiers et des inspirations tribales, les montres sont nées d’une alchimie magnétique. « Mon travail est le fruit d’influences très différentes, confie Cécile Guenat. Quand je dessinais cette collection, je me suis beaucoup inspirée de l’art déco et des arts premiers – masques, sculptures africaines – qui ont eu un impact extrêmement important sur la plupart des grands artistes modernes et contemporains. Leur géométrie, leur caractère sacré me fascinent d’autant plus qu’ils ont anticipé le design d’aujourd’hui à travers la fusion du fond et de la forme ». C’est dès les tout premiers dessins qu’est survenue l’idée de collection. Ainsi, des versions différentes ont émergé avec dix déclinaisons de cadrans et de boîtes. Cécile Guenat a choisi d’exalter le mouvement squeletté à travers de nombreuses variations de sertissages et de gravures de la boîte. Magnifiées par l’éclat des pierres, les formes des cadrans révèlent deux univers volontairement distincts : l’un végétal et l’autre plus urbain.

Écrin et joyau

Cette RM 71-01 Tourbillon Automatique Talisman abolit littéralement la distinction entre le joyau et son écrin. Mouvement, cadran et boîtier entretiennent un dialogue esthétique, technique, architectural et graphique. « Il nous fallait par ailleurs allier une prouesse technique à cette création d’exception pour sublimer le lancement de ce premier calibre tourbillon automatique maison ! Quoique majeure, cette spécificité ne fait que s’ajouter aux autres caractéristiques hors norme, tant en matière de performance que de fiabilité et de finitions à couper le souffle », souligne Richard Mille. Dans son tourbillon horloger, la marque intronise donc le calibre CRMT1, huitième des calibres maison.

Ici, la platine qui protège la rotation du tourbillon reste dégagée par souci de transparence. De type squelette et de forme tonneau, ne dépassant pas 6,2 mm et pesant seulement 8 grammes, le calibre CRMT1 – abrité dans un boîtier en or gris ou rouge – s’habille de titane. « Le premier challenge a été de réaliser un mouvement tourbillon automatique susceptible de trouver place dans le volume étroit et bombé d’une boîte de RM 037, explique Salvador Arbona, directeur technique mouvement. Le second a été de l’aligner sur notre niveau de performances en matière de chronométrie, de remontage automatique et de résistance aux chocs. » Loin d’être un frêle objet, cette montre féminine joaillière est « faite pour être portée tous les jours, notamment parce qu’elle est automatique, ajoute Salvador Arbona. Son architecture est assez discrète pour faire passer au premier plan le cadran, les aiguilles et l’habillage. »

Finition extrême

Au final, jamais autant de métiers n’auront été sollicités pour une pièce : artisans joailliers, cadraniers et horlogers se sont affairés pour satisfaire à la complexité de cette montre. Tandis que les approches artisanale et artistique se conjuguent dans le squelettage, le sertissage et la fabrication de cadrans, la mécanique elle-même est ici support d’expression de la proportion idéale.
D’une épaisseur de seulement 0,9 mm et serti à la main, chacun des 10 cadrans couronne la partie centrale du tourbillon. Cette pièce est un réel défi technique en raison des nombreuses interventions de finition – sablage, polissage, etc. –, le tout dans un espace excessivement restreint se déployant sur plusieurs niveaux. La lunette, dictée par le dessin initial, est diversement ornée, forme et nombre de carats diffèrent selon les versions : serti neige et/ou serti grain. Disposée en éventail et en bandes, la carrure sertie diffuse ainsi la lumière des pierres selon les angles les plus rares. Le fond gravé de bandes mates crée un contraste avec les brillances des pierres et du polissage sur toutes les autres faces de la pièce.

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