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Guillaume Scheurer – Ambassadeur de la Suisse au Maroc

Excellence, merci de nous recevoir à l’ambassade de Suisse au Maroc.

Pour débuter cette interview marquée par la Journée internationale de la montagne, une question s’impose : quelle est votre activité sportive préférée ?

Bienvenue en Suisse, la Suisse au Maroc ! Cela nous fait très plaisir de vous accueillir. Comme une grande majorité des Suisses, j’aime beaucoup les activités de plein air. Et précisément le ski pendant la saison hivernale. Mais dans un sens plus large, j’apprécie tous les sports favorisant la sociabilité, la rencontre humaine et la création d’émotions.

Votre activité professionnelle étant assez chronophage, arrivez-vous à vous accorder des moments de détente sportive ?

Comme beaucoup d’autres métiers, le travail d’Ambassadeur est très prenant et captivant mais il est essentiel de pouvoir s’octroyer des petits espaces de temps durant lesquels l’on peut s’oxygéner l’esprit pour pouvoir rester créatif et inventif. Un jogging, une marche ou même le ski sont propices à la réflexion. Et il m’arrive souvent d’avoir des idées en pratiquant l’un de ces sports.

Le Maroc comme la Suisse sont deux pays extraordinaires en termes de possibilités pour la pratique du sport.

Nous étions en présence de Mme Baibanou alpiniste d’exception et première personne en Afrique du Nord à avoir gravi les sept plus hauts sommets du monde. Parmi tous les monts connus, lequel serait pour vous l’objectif suprême ?

Avant tout, je dois rappeler que j’ai une énorme admiration pour les alpinistes, et en particulier pour Mme Baibanou et les exploits qu’elle a réalisés. Cela est d’autant plus remarquable que cette dame est issue d’un milieu qui ne compte pas d’alpiniste, elle est citadine, ingénieur et n’a gravi sa première montagne qu’après l’âge de vingt ans. Cela démontre que la force du mental et la motivation permettent la réalisation de challenges audacieux et exceptionnels. Mme Baibanou en est un très bel exemple. Quand il y a une volonté forte à l’œuvre, elle peut forger la compétence, l’aptitude.

 

Personnellement, je pourrais avoir la volonté, mais pas la capacité. Mais si j’avais cette possibilité, la montagne mythique, ça serait le Cervin, appelé le Matterhorn en allemand, une montagne magique, d’une beauté esthétique unique dans le paysage alpin. Cela restera un rêve. Mais je pense qu’il n’est pas nécessaire de réaliser tous ces rêves ! Toutefois il faut  toujours garder une motivation. Avec mon fils, j’ai effectué récemment quelque chose de très beau, ce qu’on appelle « la haute route », un ski de randonnée, à travers les Alpes sur trois ou quatre jours, de Verbier à Zermatt, ne descendant jamais à moins de deux mille mètres, dormant dans des refuges situés dans des endroits extraordinaires, perchés sur des éperons rocheux. Nous avons traversé des paysages magnifiques jusqu’à la base du Cervin. Ce fut une aventure incroyable.

 

Beaucoup de femmes brillantes, athlètes accomplies, à l’image de Mme Baibanou ont réalisé des performances stupéfiantes.

Que pensez-vous de son intention d’impulser chez les jeunes femmes marocaines cette envie de se dépasser et d’outrepasser les stéréotypes  sociaux ?

Mme Baibanou est un modèle pour tous, en particulier pour les jeunes filles. Sa volonté, sa ténacité, son énergie leur démontrent que l’on peut se poser des défis et les réaliser. Si l’on a la détermination, et bien sûr, aussi du talent, on peut surmonter les obstacles qui se dressent devant soi et monter à chaque fois un peu plus le « plafond de verre », ces freins invisibles qui limitent injustement l’action des femmes. Mais Mme Baibanou est aussi un exemple pour les jeunes hommes. Les unes comme les autres ne doivent pas laisser leurs envies ou leurs talents se faire bâillonner par le tissu social, culturel ou familial.

À l’image de la campagne « Orangez le monde », seize jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes, nous devons nous unir et agir pour permettre aux femmes un égal accès à la politique, à l’économie, aux sciences… En Suisse, nous faisons toujours des améliorations par exemple dans le domaine des sciences pour permettre et favoriser l’accès aux jeunes filles à des études encore trop souvent pensées comme réservées aux hommes. Ce qui est à mon sens une terrible erreur car l’on se prive ainsi de la moitié de la population.

Il est crucial de donner aux femmes les mêmes chances et opportunités que celles offertes aux hommes et mener ce genre de campagne, de sensibilisation et de mobilisation, est  nécessaire dans tous les pays du monde.

 

Par N.Safra

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