Comment passe-t-on de danseur-chorégraphe à manager ?
Mon parcours est assez atypique. Lorsque je faisais de la danse, je mangeais, je respirais, je pensais, je rêvais danse ! Puis, j’ai commencé à réaliser que, comme dans toute chose, il y a un début et une fin… J’avais déjà fait ce qui était possible dans ce domaine, à mon niveau tout du moins, comme le conservatoire, le cinéma, les plateaux télé, les concerts, les spectacles vivants, les comédies musicales… J’ai même fait partie de la compagnie européenne Christine Bastin, avec laquelle j’ai réalisé le tour du monde ! Puis, j’ai croisé la route de la musique… Cela a été comme un déclic, je me suis rendu compte que ce métier était fait pour moi. Au début, je jonglais littéralement entre la danse et la musique. Je répétais le matin mes chorégraphies puis, je rentrais me changer pour me mettre dans la peau d’un manager. Cette période transitoire est nécessaire car on ne peut passer d’un métier à un autre du jour au lendemain.
Qu’est-ce qu’un bon manager ?
Un bon manager doit être capable de prendre de la distance avec son artiste. Pour cela, il faut désacraliser la star, même si la magie qui s’opère entre un manager et son artiste est particulière. J’ai appris cela d’un grand monsieur, l’un des meilleurs managers au monde, M. Quincy Jones. Il a lancé Michael Jackson et a managé, entre autres, Mariah Carey, Jenifer Lopez, etc. Les artistes sont un peu comme des enfants, il faut savoir dire non et être franc. C’est grâce à ses bons conseils que je suis réputé dans le milieu pour faire gagner beaucoup d’argent à mes artistes. Et c’est tant mieux vu que c’est le rôle d’un bon manager ! (sourire)
Quels sont vos projets en dehors de l’AAC ?
J’ai un projet de film à gros budget, « Party legend », qui sera distribué par Relativity Media. Nous venons de signer avec MGM et j’en suis heureux, puisque ce sont eux qui ont produit, parmi d’autres films, « Fast and furious ». Ce film va parler de musique et du monde de la nuit. Il sera tourné en partie à Los Angeles, Ibiza, Las Vegas et Dubaï. Plusieurs célébrités y participeront, ce sera un vrai blockbuster à l’américaine. J’en suis le directeur artistique, c’est donc un projet très excitant pour moi, même si cela accapare mon temps. J’espère en tout cas compter sur le patriotisme des marocains, pour qu’ils nous invitent au Festival international du film de Marrakech ! (rires)
Que faites-vous généralement quand vous revenez au pays ?
J’adore le soleil, j’en suis un inconditionnel, donc je profite des belles piscines (rires)! De plus, je vais souvent sur la place Jamaâ El Fna, mais pas pour faire du shopping traditionnel, plutôt pour dénicher de beaux tableaux car je suis collectionneur. J’adore l’art et je me félicite d’avoir de nombreux amis artistes. Quand certains m’offrent quelques œuvres, je suis comblé ! J’ai acheté une propriété à Marrakech, il y a quelques années, et je suis toujours en train de la décorer. C’est dire si j’ai le souci du détail ! Mais je privilégie l’art marocain, j’ai des tableaux tangerois, andalous… Je suis aussi un fan de mode, et lorsque je suis sur Marrakech, je rends visite à un ami tailleur, Federico Banzola, avec lequel je partage cette passion. Nous discutons des nouvelles tendances, des tissus, il me confectionne un costume sur-mesure…
Comment conciliez-vous vie privée et vie professionnelle?
Ce n’est jamais évident : on privilégie toujours l’une des deux… J’ai la chance d’avoir une magnifique femme, belle, gentille, intéressante, intelligente et compréhensive. Elle a su comprendre qu’une passion prenait beaucoup de temps, et elle m’accompagne avec patience dans tous mes projets. Quel bonheur de l’avoir à mes côtés, ainsi que ma fille, ma petite princesse, qui vient de naître. J’ai vraiment tout pour être heureux !
Photos Rachid Bellak