in

SONIA MARIJI

Entrepreneuse d’origine Marocaine, exercant dans la finance depuis plus de 20 ans. Fandartcie et présidente d’Ethico.

Ethico en quelques mots ?
Ethico offre une gamme de solutions d’épargne & d’assurance en conformité avec la FINANCE PARTICIPATIVE.

En quoi consiste la FINANCE PARTICIPATIVE ?
La FINANCE PARTICIPATIVE s’adresse aux épargnants qui souhaitent intégrer dans leurs investissements davantage de contrôle, de régulation, de transparence et d’éthique, des valeurs vivement sollicitées de nos jours. Cette gamme de solution Banque-Assurance ne s’adresse pas uniquement aux musulmans ou à une communauté spécifique. Il constitue une alternative aux banques conventionnelles car l’éthique n’a ni couleur ni religion.

Où se situe la première place financière, en termes de FINANCE ISLAMIQUE ?
À une heure de Paris ! La première place est basée dans l’une des plus grandes capitales européennes, Londres. Cela montre bien le besoin structurel et sociétal d’une plus grande régulation dans la finance. C’est ce que la FINANCE ISLAMIQUE apporte concrètement.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans cette aventure ?
J’ai un parcours de plus de 20 ans en finance conventionnelle, en particulier dans la gestion de patrimoine. La crise financière mondiale de 2008 m’a beaucoup affectée. Cela a même été une véritable prise de conscience. J’ai eu le sentiment d’agir dans un système auquel je n’avais plus du tout envie d’adhérer. La crise a causé des drames, puisque de nombreuses personnes se sont retrouvées ruinées. Je souhaitais toujours exercer mon métier mais autrement. J’ai alors trouvé une alternative au système existant : la FINANCE PARTICIPATIVE, dont les valeurs et les principes sont miens. En outre, le fait qu’un nombre croissant de pays se tournent vers la FINANCE PARTICIPATIVE montre bien qu’elle a une véritable légitimité. La FINANCE PARTICIPATIVE n’est pas une émanation de la religion, elle répond avant tout à un besoin économique.
Je me suis alors lancée dans cette aventure et, en 2012, j’ai fondé ma propre compagnie, la Fintech Ethico.

Avez-vous rencontré des difficultés lors du lancement d’Ethico ?
Oui, plusieurs. Certains institutionnels m’ont carrément fermé la porte, d’autres m’ont questionnée sur l’intérêt de concevoir des produits Ethico, alors même que les français de confession musulmane étaient déjà bancarisés chez d’eux. Malgré ces obstacles, j’ai persévéré et finalisé une gamme de solutions Banque/Assurance Etiko. Vous savez, je suis profondément attachée aux valeurs de la République, et la FINANCE PARTICIPATIVE constitue selon moi un «plus» pour la France d’aujourd’hui. À propos, la FINANCE PARTICIPATIVE existe depuis plus de 50 ans et est présente dans le monde entier.

Avez-vous été confrontée à des critiques ?
Effectivement, j’ai eu des détracteurs, notamment des politiques peu républicains. Mais la critique est légitime car la nouveauté suscite toujours des questionnements. Aujourd’hui, ma position est claire : je propose une alternative à la finance conventionnelle, à la communauté musulmane mais aussi aux clients en quête de plus de transparence et d’éthique. Une clientèle qui souhaite savoir où va exactement son argent, qui refuse que ses économies soient investies dans des entreprises fortement endettées ou qui génèrent trop d’intérêts ou encore qui emploient des enfants. On revient donc à des principes, tel le partage des pertes et des profits entre tous : on investit ensemble, on partage le gain et, le cas échéant, les pertes.

Quelle est votre source de motivation ?
C’est simple : chaque semaine, je reçois une dizaine de demandes de candidats pour des ouvertures d’agences. C’est plus que motivant !

Y a-t-il des actions sur le terrain ?
J’ai mis en place le «Trophée Ethico», une journée organisée autour d’un sport, tel le foot en salle, l’an dernier, à Paris. J’y ai convié les représentants des trois religions monothéistes : le très connu Rabbin Serfaty, un représentant du diocèse M. Jean de la Potardière et le représentant de la Mosquée de Pantin, M. Mohammed Henniche. Des juifs, des chrétiens, des musulmans et même des athées ont été réunis pour montrer que l’on peut dépasser nos différences.

Pensez-vous ouvrir prochainement de nouvelles agences au Maroc et en Afrique ?
Je nourris le rêve de m’installer au Maroc, en dupliquant le modèle français. D’autant plus que Ethico, premier réseau d’assurance & placement islamique en France, peut être un véritable laboratoire pour le Royaume. Notre expertise et notre expérience sur le terrain nous permettent de proposer des solutions d’accompagnement et de développement. Je suis consciente qu’il faudra, en amont, réaliser une campagne d’information. Plus généralement, l’Afrique me tente. J’ai d’ailleurs d’ores et déjà été contactée par le Sénégal et la Mauritanie. Mais, à l’ordre d’aujourd’hui, le marché français m’accapare entièrement parce que je le connais parfaitement et je maîtrise la fiscalité nationale.

Y a-t-il une personne qui vous a toujours inspirée, que vous auriez rêvé de rencontrer ?
J’aimerai rencontrer Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Ce serait un véritable honneur pour moi, je l’admire ! Je suis de près l’actualité au Maroc et je suis impressionnée et fière de tout ce que Sa Majesté a réalisé. Pour faire écho à mon metier, il a rendu possible, le développement de la finance participative dans le Royaume grâce aux banques participatives. Longue vie à notre Roi !

Par M.B.

What do you think?

9.7k Points
Upvote Downvote

BRUCE WILLIS : L’homme d’action

« Mes lunettes et moi » : 5 personnalités témoignent